Les Années 1960 à 1963
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1960: Carrera Abarth, 356 B et Spyder 718

1960 marqua la fin des 356 A produites à 21 000 exemplaires.

La
356 B T5 devint disponible et un nouveau moteur fut proposé au mois de mars: c'était un 1600 cm3 appelé «Super 90» d'une puissance de 90 ch; les 356 équipés de ce moteur bénéficiait par ailleurs d'un ressort compensateur installé sous l'essieu arrière destiné à augmenter la tenue de route en diminuant le survirage. Notons enfin l'apparition d'une nouvelle boîte de vitesses plus rapide.

En compétition:
>La 356 Carrera GS/GT apparaissait comme trop lourde face aux voitures concurrentes. Ferry décida alors d'en construire une version allégée: pour cela, il s'adressa à Carlo Abarth un ami de son père qui parvint à mettre au point une carrosserie plus légère et plus profilée que celle des 356. Ainsi naquit la Porsche GTL Type 756 ou Carrera Abarth ) munie d'un moteur Carrera de type 692/3A qui eut un grand succès en compétition: par exemple, aux 24 Heures du Mans 1960: une GTL remporta une victoire de classe et se classa en dixième place au général. A NOTER que 18 356 B Carrera 1600 GS/GT furent dotés de ce moteur carrera de type 962/3A
>En Formule 2, le succès fut également au rendez-vous avec la victoire de Stirling Moss à Liverpool en mai 1960 au volant d'une formule 2 dite Type 787. Les deuxième et troisième places furent également occupées par des Formule 2 Porsche avec notamment Joachim Bonnier et le très célèbre Graham Hill. La 787 de Bonnier arriva également première au Grand Prix d'Allemagne. Signalons enfin que Butzi Porsche, le fils de Ferry, dessina en 1960 une nouvelle carrosserie de Formule 2 plus moderne.
>Le Spyder 718 revint à l'ordre du jour avec une nouvelle version appelée 718 RS 60 qui se caractérisait par un pare-brise plus haut et plus large. Munie d'un moteur de 1,6l d'une puissance de 160 ch, elle apparut comme une voiture de course remarquable qui s'illustra notamment aux 12 Heures de Sebring avec l'équipage Gendebien et Herrmann. La 718 RS 60 ne fut produit qu'en 15 exemplaires. Enfin, une nouvelle fois, Porsche décrocha la victoire avec Bonnier et Herrmann à la Targa Florio.
>Un autre Spyder fut expérimenté en 1960: le Spyder 718 W-RS (dont la mise en forme fut élaborée entres autres par Butzi) qui était plus large et plus long que le 718 RS 60; en outre, il possédait un châssis particulièrement performant. Le 718 W-RS s'illustra aux 24 Heures du Mans 1960 où Grégory et Holbert remportèrent la victoire dans la catégorie 2l et se placèrent cinquième au classement général.

Pour clore cette partie, signalons que
Porsche acheta (fin 1960) le terrain destiné à accueillir le futur Centre d'essai Porsche.

1961: 356 B T6 et Spyder 718 RS 61

Au début de cette année, la quarante millième 356 sortit de chaîne.

Rien ne changea au sein de la gamme, si ce n'est l'application du programme technique
T6 au mois de septembre 1960 (début du millésime 1961) qui consistait aux modifications suivantes: une deuxième grille apparut sur le capot moteur, la trappe à essence fut déplacée sur l'aile avant droite et le capot avant changea de forme et devint plus carrée.

Les
356 Roadster (construites depuis mars 1961 par le belge D'Ieteren et non plus par Drauz) et les versions Karmann furent en perte de vitesse et peu d'exemplaires sortirent avec les innovations du programme T6 (seuls 249 Roadster et 699 Karmann furent livrés en T6, c'étaient donc des voitures assez rares).

La 356 Carrera reçut un nouveau
moteur de 2l de cylindrée et la voiture fut baptisée 356 Carrera 2. Plusieurs versions étaient proposées: la Carrera 2 « normale » de 130 ch, la Carrera 2 GS de 140 ch et la version GS/GT (à carrosserie allégée avec éléments en aluminium) développant 150 ch qui apparut comme une auto très performante. La 356 Carrera 2 bien que présentée en 1961, ne fut livrée que l'année suivante car Porsche prit du retard dans sa fabrication. L'usine pour palier à ce problème de délai de livraison, fit patienter ses clients en leur proposant une 356 Coupé Super 90 GT qui était en fait une version allégée de la 356 Super 90 « normale ».

En ce qui concerne les modèles de compétition:
>Certaines Abarth GTL reçurent un moteur 2l de 180 ch ainsi que des freins à disques.
>Les Formules 2, elles, furent modifiées en Formule 1; le projet dénommé Type 787 fut dirigé par Nilhelm Helh. Cette voiture fut dotée du moteur Carrera de Fuhrman mais avec une puissance portée à 185 ch ceci grâce à l'ingénieur Michaël May. Ni Formules 1 ni Formules 2 Porsche n'obtinrent de victoire au cours de l'année 1961.
>Le Spyder 718 n'enregistra pas de modification si ce n'est un changement appellation: Spyder 718 RS 61. Ce dernier (transformée en voiture couverte pour l'occasion) participa à la course des 24 Heures du Mans 1961 à l'issu de laquelle elle arriva troisième à l'indice de performance entre les mains de Barth et Herrmann.

1962: Naissance du projet Type 901

Au cours de cette année, la cinquante millième Porsche 356 fut vendue.

On ne note pas de modification sur les voitures en 1962. Néanmoins au cours de cette année,
Reutter fut « englouti » par Porsche qui la racheta. Néanmoins, l'ancien carrossier continua de prospérer cette fois-ci dans la fabrication de sièges de luxe appelés «Recaro», dénomination venant de l'abréviation de REutterCArROsserie.

Les premières
356 Carrera 2 furent livrées dès avril 1962 et elles reçurent au cours de leur fabrication des freins à disques annulaires qui se révélèrent assez fragiles. Ce système de freinage fut élaboré afin de ne pas modifier les moyeux et les jantes des Porsche.

Le projet de remplacement des 356 évoqué par
Ferry dès 1956 déboucha sur une nouvelle voiture totalement définie par l'application du nouveau programme technique T8: la Porsche devait être munie d'un moteur à plat refroidi par air et disposé en porte-à-faux arrière.

Plusieurs moteurs furent essayés: le Type 745, un moteur refroidi à l'aide de deux petites turbines longitudinales fut installé dans un prototype (dénommé «
T7») se révéla trop bruyant et fut rejeté par Ferry; le projet Type 821 dirigé par Hans Tomala et mis au point par l'ingénieur Hans Mezger et dans une autre mesure par le neveu de Ferry, Ferdinand Piëch (commençant ainsi à se faire connaître de l'équipe Porsche), était un moteur à turbine axiale (contrairement au moteur des 356 à turbine radiale) comportant 6 cylindres disposés à plat («flat 6») qui fut plus convaincant. Il fut installé dans la première 901 (prototype T8).

Cette dénomination fut choisie car au moment où la remplaçante de la 356 fut imaginée, les firmes Porsche et Volkswagen avaient l'intention de fusionner. Ainsi, lors de l'élaboration de la 901, les projets de Volkswagen comportaient tous comme premier chiffre le 9, ce qui explique le nom de 901 donné au nouveau projet.

Dans le domaine des courses automobiles:
>Les Porsche-Abarth reçurent les freins à disques annulaires des 356 Carrera 2 et elles remportèrent une victoire de classe (les 1301 à 1600 cm3) aux 24 Heures du Mans 1962 avec l'équipage Barth et Herrmann qui se placèrent en septième position au classement général.
>En Formule 1, le Type 804 fut élaboré: c'était une monoplace très légère (542 kg) munie d'une boîte à 6 vitesses ainsi que d'un nouveau moteur à 8 cylindres (le Type 753) d'une puissance de 180 ch à 9200 tr/mn. Le Type 753 était un moteur complexe (et difficile à monter) à 4 arbres à cames en tête (tout comme le Carrera de Fuhrman) , à plat et refroidi par air à l'aide d'une turbine horizontale; il était capable de tourner jusqu'à 11 000 tr/mn.
>Une Formule 1 Type 804 remporta la victoire au Grand Prix de France avec Dan Gurney à son volant. Remarquons qu'une 804 reçut un moteur à 4 cylindres de même puissance (180 ch) élaboré par l'ingénieur suisse Michael May, excellent motoriste. Celui-ci démissionna suite au retrait par l'usine d'une de ses voitures lors d'une course.
>Quant au 718 Spyder W-RS, il fut doté d'un petit becquet arrière et l'avant fut redessiné par Butzi. A la Targa Florio 1962, Vaccarelli et Bonnier terminèrent à la troisième place sur un coupé 718/8 derrière 2 Ferrari.

A l'issu de l'année 1962, Ferry voyant le peu de succès de ses autos, décida une fois pour toute d'abandonner
la Formule 1. Conséquence: Klaus von Rücker, le responsable du projet «Formule 1» quitta Porsche et fut remplacé par Hans Tomala. Porsche vit également en 1962, le départ de l'ingénieur Léopold Schmid, le spécialiste de la transmission.

Enfin, notons que l'année 1962 marqua le début de la construction de la future piste d'essai de Weissach.

1963: Présentation de la 901 et de la 904

La Porsche 356 continua à être proposée au catalogue avec comme modification principale, l'installation de freins à disques fabriqués par Ate. Ainsi, dès septembre 1963, la 356 B devint la 356 C, caractérisée notamment par de nouveaux enjoliveurs plats destinés à accueillir les disques de freins. La 356 était disponible en trois motorisations: la 356 «Normale» de 75 ch, la 356 SC de 95 ch et la 356 2000 GS «Carrera 2» possédant elle-aussi le nouveau système de freins à disques. Une série limitée a été également construite au cours de cette année: la 356 SC GT de 95 ch: il s'agissait en fait d'une 356 SC allégée. L'année 1963 marqua également la fin du modèle Roadster.

La
Porsche 901 (le modèle exposé ne comportait pas encore de moteur) fut présentée pour la première fois au public à l'occasion du Salon de Francfort du 12 septembre 1963. Le programme technique T8 sous lequel apparaissait la nouvelle Porsche se caractérisait par le moteur Type 901 (un 2l avec une puissance similaire à la 356 Carrera 2 soit 130 ch) mis au point en 1962 et terminé en janvier 1963, une boîte à 5 vitesses entièrement synchronisées et les freins à disques de la 356. L'habitacle au niveau de sa rigidité, apparaissait comme en avance sur son époque avec une sécurité accrue également par la colonne de direction qui était articulée.

Ce fut en même temps que la
901 que fut dévoilée la Porsche 904 Carrera GTS, destinée à succéder au Spyder et à la Carrera Abarth. Le projet fut entièrement élaboré par Butzi, et dirigé par Hans Tomala. La Carrera GTS comportait un châssis en tôle sur lequel était collée une carrosserie en fibre de verre qui la rendait particulièrement légère. La suspension, à roues indépendantes, comportait des jambes McPherson. L'habitacle comprenait des sièges bacquets fixes (seules les pédaliers pouvaient être réglées). Le moteur, placé en position centrale arrière, fut le Type 587 (le fameux Carrera de Fuhrmann) de 4 cylindres et de 2 l de cylindrée pour une puissance cette fois-ci de 180 ch. C'était la première Porsche de course équipée en série de freins à disque. Le refroidissement de ce moteur posa quelques difficultés au début, et finalement on résolut le problème en intégrant des ouïes latérales d'aération. En vue de l'homologation en classe de GT, une première série de 100 exemplaires fut fabriquée et les ventes rencontrèrent un vif succès.

En compétition, l'année 1963 fut marquée par la victoire de
Edgar Barth lors du Championnat Européen de la Montagne sur un Spyder 718 W-RS, ainsi que la première place au général décroché par l'équipage Bonnier et Abate à la Targa Florio.

Notons enfin qu'en avril 1963,
Ferdinand Piëch fut engagé par Porsche.