Les Années 1964 à 1967
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1964: La Porsche 901 devint la Porsche 911

En cette année, la Porsche 356 occupa encore le devant de la scène avec la 356 type C. Le modèle devant lui succéder apparut au Salon de Paris en octobre 1964. La nouvelle Porsche fut présentée sous sa dénomination 901 (comme lors du Salon de Francfort de l'année précédente), ce qui fit réagir immédiatement Peugeot affirmant avoir déjà réservé tous les nombres possédant un zéro central pour ses propres réalisations. C'est ainsi que la Porsche 901 devint en novembre 1964 la Porsche 911. A noter que la Porsche 904 garda son appellation même si la dénomination possédait un zéro comme chiffre des dizaines.

En juin, Butzi dirigea le projet d'une version découvrable de la 911; après plusieurs essais, il se décida pour l'arceau fixe avec hard-top, solution qui s'avéra avantageuse au niveau du prix de revient. Au mois de septembre 1964, un premier prototype dont la construction fut confiée à Karmann, vit le jour. Le succès fut au rendez-vous et la production en série fut décidée. Cette nouvelle version de la 911 devient la 911 Targa en hommage aux nombreuses victoires de Porsche à la Targa Florio. La 911 commença à être produite (uniquement la version coupé) durant le mois de novembre 1964 et les premiers modèles furent livrés le mois suivant. Les premiers problèmes ne tardèrent pas à apparaître avec notamment les nouvelles suspensions qui donnèrent à certaines 911 une stabilité médiocre.

La Porsche 904 quant à elle vit son centième exemplaire sortir d'usine ce qui permit de ce fait l'inscription de la voiture en catégorie GT. Le succès des ventes furent au rendez-vous et un petit nombre de voitures supplémentaires (4 exactement) virent le jour.

Parmi cette centaine d'exemplaires, dix 904 furent équipées du moteur Flat 6 de la 911; ces voitures furent baptisées 904/6 ou encore 906. 6 autres exemplaires furent munis quant à eux d'un 8 cylindres: ce furent les 904/8, reconnaissables à l'ouverture circulaire sur le capot arrière juste au-dessus de la turbine horizontale du moteur. Ces voitures (904/6 et 904/8) furent engagées en catégorie proto. Après cette centaine d'exemplaires, Ferdinand Piëch travaillant alors à plein temps chez Porsche comme Chef du Département de Recherche, décida de stopper la production de la Porsche 904.

La 904 s'avéra être une très bonne auto de course:

- à la Targa Florio 1964, deux 904 GTS terminèrent aux premières places et une autre 904/8 arriva en sixième position,
- aux 24 Heures du Mans, la 904 GTS de Robert Buchet et de Guy Ligier arriva à la septième place au général et première de sa classe.

A noter que la Porsche 904 servit également de «voiture test» lors de l'élaboration du moteur Type 901 version course durant cette année 1964.

Toujours en cette même année, un pilote américain (George Follmer) eut l'idée d'équiper une barquette Lotus du moteur Porsche Type Carrera 587/3. C'est ainsi qu'apparut la Lotus-Porsche qui s'avéra être plus performante que la précédente Elva-Porsche.

Cette année 1964 fut la dernière année pour les Porsche 718 Spyder.

1965: Présentation de la 911 Targa,
   apparition des Bergspyder

Contrairement à ses prototypes, les premiers exemplaires produits de la Porsche 911 rencontrèrent des problèmes de tenue de route. Ceci était dû, comme cela avait été constaté en 1964, aux nouvelles suspensions qui donnaient à la voiture une stabilité médiocre, mais également au train avant qui s'avéra être trop léger. Ce «défaut technique» eut pour conséquence le départ de l'ingénieur Tomala de chez Porsche.

Ferdinand Piëch, déjà chez Porsche en tant que Chef du Département de Recherche et de Développement, prit sa place en tant que Directeur Technique. La seule solution qu'on trouva alors au défaut fut d'installer sur les pare-chocs avant deux masses de fonte de 11 kg chacune destinées à alourdir la train avant.

La 911 Targa fut présentée au Salon International de Francfort 1965 où elle se fit remarquer. Le modèle exposé disposait d'un arceau fixe avec une partie arrière en vinyle souple amovible et un toit enroulant. Néanmoins, les premières livraisons de 911 Targa ne se firent que deux ans plus tard.

Cette année 1965 marque les débuts de la Porsche 912, possédant la carrosserie de la 911 et le moteur de la 356 C, moteur dont la puissance fut ramenée à 90 ch, soit 5 chevaux de moins que les 356 SC.

Par ailleurs, afin de participer au Championnat Européen de la Montagne, Porsche mit au point des spyders dénommés «Bergspyder»:

- le Berspyder 904 ou Spyder «Kanguruh» (surnom donné suite à l'attitude bondissante de la voiture) construite à partir de la 904 GTS dont on a fait perdre du poids. Son moteur était un 6 ou 8 cylindres. Son défaut principal était une rigidité et donc une tenue de route assez médiocre. Quant à son avantage: un poids très faible (570 kg).

- le Bergspyder 906 ou Spyder «Ollon-Villard» (nom donné à une course de côte) élaboré par Ferdinand Piëch. Ses suspensions et son châssis étaient d'une conception moderne et la voiture comprenait des éléments d'origine Lotus. Cette auto était également connue sous le nom de Lotus-Porsche.

La Porsche 904 quant à elle, vit sa puissance passer de 180 à 185 ch et en compagnie de ses dérivées Bergspyder, elle se démarqua une fois de plus en compétition:

- au rallye de Monte-Carlo: deuxième place au général avec Böhringer et Würtherich sur 904. Lors de ce rallye, la première 911 de compétition apparut avec l'équipage Linge et Falk.

- aux 24 Heures du Mans: une 904/6 termina première de sa catégorie et quatrième au général; une autre 904 GTS arriva deuxième de sa catégorie et cinquième au général.

- à la Targa Florio: une 904 «Kanguruh» se plaça deuxième avec Colin Davis et David Mitter et une autre 904/6 (équipée du tout nouveau moteur Type 901 version course de 210 ch) occupa la troisième place.

Notons enfin que c'est au cours de cette année 1965 que Barth décéda. Pour lui rendre hommage, Porsche décida d'abandonner la production des Spyders 718.

1966: Disparition de la 356 et apparition
    des Porsche 911 S, 906 et 910

C'est durant cette année (en mai plus précisément) que prit fin la production des Porsche 356. Il y eut au total environ 78500 exemplaires de produits.

La 911 quant à elle, continua sur sa lancée.

-Un autre problème se fit ressentir sur les premiers modèles: des «trous» à l'accélération furent constatés et pour pallier à ceci, on remplaça au mois de février 1966 les six carburateurs Solex par deux triples carburateurs Weber (déjà montés sur la Carrera 6 de compétition: la 906).

-Une autre modification survint lors de la présentation du millésime 1967 en août 1966: les optiques de phares n'étaient plus plats.

-Les modèles Targa (encore dépourvues d'ouïes d'aération dans les flans de l'arceau et avec une lunette arrière souple) commencèrent à être produits à la fin de l'année 1966.

-Une nouvelle version fut présentée en juillet 1966: c'était la Porsche 911 S 2,0l d'une puissance de 160 ch pouvant atteindre les 225 km/h. Elle était caractérisée extérieurement par ces jantes Fuchs de 15 pouces grises en aluminium forgé, matière qui leur permit d'être plus légère que les jantes en acier standard (2,3 kg de gagné sur chaque jante); elle possédait également des bandes de caoutchouc plus épaisses sur son pare-choc et sur ses baguettes latérales de protection. A l'intérieur, la 911 S avait l'habillage inférieur de son tableau de bord à motif tressé en lieu et place du bois et son volant était habillé de cuir. En outre, la nouvelle Porsche reçut des disques de freins ventilés et des amortisseurs Koni. Par ailleurs son moteur était reconnaissable par la couleur du déflecteur de l'air de refroidissement qui était rouge au lieu de noir. La production de la Porsche 911 S commença en octobre, mais aucun modèle ne fut livré au cours de cette année.

En compétition, la Porsche 904 disparut et laissa la place à une nouvelle auto conçue grâce à Ferdinand Piëch: la Porsche Carrera 6 ou 906. Cette voiture gardait quelques éléments de la 904 (roues et suspensions), et elle possédait un châssis tubulaire qui se caractérisait par son manque de rigidité; de plus, il y avait un certain degré de portance observé sur l'avant de la voiture. La carrosserie était en plastique et on privilégia l'aérodynamique à l'esthétique lors de l'élaboration des formes de cette Carrera 6. Afin de participer aux épreuves sportives, on fabriqua 65 exemplaires dont 52 étaient munis d'un six cylindres de 210 ch. Neuf autres étaient munis d'une injection mécanique Bosch (environ 220 ch) et enfin quatre 906 avaient comme moteur un 8 cylindres (Type 771) de 275 ch.

La Carrera 6 se fit remarquer dans plusieurs courses en 1966:

- à la Targa Florio, elle permit à Porsche d'acquérir sa sixième victoire avec l'équipage Willy Mairesse et Herbert Muller

- aux 24 Heures du Mans, quatre 906 terminèrent respectivement à la quatrième, cinquième, sixième et septième place au général. C'est également la première participation des Porsche 911 (911 S) à cette course mythique, course qu'elle termina première en catégorie GT (quatorzième au général).

A noter:

-Les améliorations apportées par Ferdinand Piëch aux Bergspyder 906 «Ollon-Villard», ainsi que l'apparition des 910 et Bergspyder 910 (ou 910/8 B ou encore 910 Berg) à moteur 8 cylindres.

-Le projet Porsche 726 commencé depuis 1958 et développé jusqu'alors, fut terminé au cours de 1966 puis finalement fut abandonné.

-Le départ du grand ami de Ferry à savoir Karl Rabe qui quitta Porsche durant cette année.

-La marque Porsche a 18 ans et sort le 21 septembre 1966 sa 100 000ème voiture: une 912 Targa destinée à la police.

1967: Porsche décroche cinq records
      internationaux avec la 911 R

Il y eut du nouveau au sein de la gamme Porsche:

- la 911 reçut la dénomination L (Leicht) et devint la 911 L totalement identique à la 911 de 1966 (130 ch)
- la 911 T (Touring) de 110 ch apparut.

Ces deux modèles se rajoutèrent à:

- la 911 S de 160 ch
- la 912 de 90 ch.

A signaler l'apparition de la version Sportomatic qui n'était pas une 911 à boîte automatique mais plutôt un système permettant d'éliminer la pédale d'embrayage: le conducteur en posant sa main sur le pommeau du levier de vitesse actionnait l'embrayage (il débrayait) et il passait ensuite la vitesse suivante; en retirant sa main, il embrayait à nouveau. Cette option ne rencontra pas beaucoup de succès.

En compétition, il y eut aussi quelques nouveautés:

- la 911 «Monte-Carlo» à carrosserie allégée et d'une puissance de 160 ch, participait aux courses en catégorie Tourisme

- la 911 «Rallye» de 170 ch, participait quant à elle aux catégories GT.

A la suite des succès obtenus par ces 911, la 911 R (R pour « Rennen ») vit le jour. Très allégée (830 kg) et d'une puissance de 210 ch, elle a été crée par Ferdinand Piëch en collaboration avec Huschke von Hanstein (qui était aux Relations Publiques et détenait la gestion des activités en compétition de Porsche). Quatre premiers exemplaires expérimentaux furent construits en mars 1967 et elles se firent particulièrement remarquées: en juillet 1967, une 911 R termina troisième au Mugello (Italie); le mois suivant, elle remporta la victoire au Nürburgring lors du Marathon de la Route. Mais le plus important, c'est qu'elle décrocha en octobre 1967, pas moins de cinq records internationaux en catégorie 2l à Monza. A la suite de ce gros succès, vingt autres exemplaires furent produits toujours en octobre. Von Hanstein proposa alors de produire 500 exemplaires en vue de l'homologation en catégorie GT ce qui n'aboutit finalement pas à la suite du désaccord du Directeur Commercial Lars-Roger Schmidt.

Quant à la Porsche 910, 28 exemplaires virent le jour et elles reçurent un nouveau moteur 6 cylindres Type 901 de 220 ch. La 910/8 vit elle aussi sa puissance améliorée pour atteindre les 270 ch; elle possédait en outre des freins à disques ventilés et un répartiteur de freinage. Le Bergspyder 910 fut également améliorée par Ferdinand Piëch et elle se présentait désormais sous la forme d'une barquette très légère (inférieur à 500 kg) propulsée par un moteur Type 771 à 8 cylindres d'une puissance de 270 ch. Un dérivé de la 910 fit son apparition: la Porsche 907 qui possédait un profilage excellent et supérieur à celui de la 910. La 907 possédait un habitacle entièrement fermé (toit fixe) et le volant était positionné à droite.

Ainsi, l'année 1967 fit connaître à Porsche encore de nombreux succès:

- au Nürburgring, lors du Marathon de la Route, une 911 Sportomatic se classa première avec l'équipage Vic Elford, Hans Hermann et Jochen Neerpasch

- au Championnat d'Europe des Rallyes, une 911 S pilotée par Vic Elford et David Stone décrocha la victoire et une autre Porsche (912) remporta la catégorie Tourisme.

- à la course de côte Ollon-Villard, victoire d'un Bergspyder 910

- à la Targa Florio: les trois premières places furent occupées par des 910/8

- lors de l'ADAC 1000 km du Nürburgring, quatre 910 sont aux premières places dont celles de Joe Buzzeta et de Udo Schütz

- aux 24 Heures du Mans, une 907 termina cinquième suivie par une 910 pilotée par Stommelen et Neerpasch.